Les futurs titulaires font d’abord appel au réseau bancaire traditionnel pour s’installer. Les banques spécialisées ont ainsi une vraie capacité à proposer des solutions « sur mesure » et à des conditions financières intéressantes. Mais les apports personnels des futurs titulaires ne sont pas toujours suffisants pour boucler les business plans. Alors ils recourent à des booster d’apport (type CAVP), des associés pharmaciens investisseurs ou, encore, des fonds d’investissement. Ce n’est naturellement pas gratuit.
Les fonds d’investissement, rattachés parfois à un groupement, consentent des emprunts obligataires souvent convertibles en actions.
Ce risque est difficile à mesurer à l’avance pour un néophyte de la finance, cet outil étant assez technique. Par ailleurs, il faut bien le souligner, les montages proposés par des fonds « brillent souvent par leur obscurantisme, volontairement ou non ? ». De fait, le futur titulaire doit nécessairement se faire accompagner de ses conseils. En pratique le discours rodé des investisseurs, rassurant, pourrait le conduire à squeezer cette étape !
Pourtant les autres alternatives au financement externe consistent tout simplement à recourir aux crédits-vendeurs et/ou aux obligations simples souscrites par d’autres pharmaciens, ou non, mais cette fois non convertibles en actions. Cette voie permet au vendeur/préteur d’opérer un placement rémunéré à un taux convenu à l’avance. En pratique cette forme de crédit est remboursable « in fine », c’est-à-dire quand les emprunts bancaires traditionnels seront terminés. Rien de choquant à ce que le risque pris par le préteur soit rémunéré à un taux d’intérêt de 10% l’an par exemple, avec éventuellement une partie des intérêts payables à terme pour soulager la trésorerie de l’entreprise. Voie aussi simple qu’efficace et transparente.
Evidemment sous les belles intentions se cachent des dérives. D’abord le vendeur peut être tenté de proposer ces formules (crédit vendeur ou obligations non convertibles) pour masquer une survalorisation du prix de son officine. A l’inverse des repreneurs envisagent d’acquérir au prix fort une affaire, si et seulement si une partie de celui-ci est bloqué pour boucler le business plan. Les garanties offertes au vendeur sont alors tellement peu claires qu’elles sont en fait inexistantes, et cacheraient peut-être une intention délibérée de ne jamais payer ?!
En définitive, le crédit vendeur et les obligations non convertibles permettent à des jeunes de reprendre des affaires, même très importantes, et aux vendeurs de sortir complétement de leurs affaires. Plus loin ces outils offrent aux pharmaciens titulaires qui atteignent les limites de détentions dans des pharmacies (5 maximum directement et indirectement) de continuer à soutenir les installations et de percevoir une juste rémunération de leurs placements.